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Sujet 2 : Ecrire un dialogue "de sourds" où l'absurde est roi, façon Prévert
" - T’es pas frais ce matin! Tu plisses les yeux, tu ne dis rien? T’as fait un mauvais rêve? T’as rencontré quelqu’un? Mais parle moi bon sens! Je suis pas une image! J’suis pas non plus un mythe! J’suis pourtant bien vivant! Je peux répondre à tes questions! J’suis pas neuneu! Je réfléchis, je pense aussi! Pfff! Tous les jours c’est pareil ! Quand j’ te vois dans ma glace, c’est le même tabac! Tu m’dévisage gentiment, tu t’approche parfois, pour me voir de plus prés, et tu ne dis plus rien de toute la journée! Merde! Remue ton cul, dis quelque chose? T’a plus de voix? T’es sourd-muet? Tu parlais bien avant? T’avais même un accent? Bien de Marseille! Bien de chez nous! Bon, j’ai compris! Point barre!! J’en ai marre!!
- J’en est marre.. marabout.. bout de ficelle.. celle de cheval.. cheval de course…
- Ah non! Tu recommences pas avec ton truc! C’est débile. On en a déjà parlé. Cherch’aut’ chose! De plus marrant, de plus brillant!
- Brillantissime ton discours. Rien à voir avec hier. Tu f’sais encore la gueule! Tu faisais les gros yeux. Tu t’es même coupé... en te rasant de prés.
Ah! Ah! Ah! Et si j’avais causé, tu m’aurais engueulé, traité de tous les noms!!! Oueh! Oueh! Tout comme ce p’tit gars qui te pompait le mou,porte de Clignancourt!! Il demandait trois sous pour ach’ter un croissant... ou un verre de blanc... je m’souviens plus très bien... mais tu l’as éjecté... tu l’as pas écouté... pas vrai?
- Comment tu sais tout ça! T’étais pas avec moi? P’y j’te demande rien, t’as qu’à fermer les yeux, ta grande gueule aussi. Hè! Tes commentaires aussi tu t’les mets là où je pense. Pfff! Qui m’a foutu un mec pareil. J’dois prendre sa main pour traverser la rue. J’lui montre le chemin, pour qu’il se perde pas, j’lui mon pull pour qu’il prenne pas froid et voilà qu’il profite pour me prendre à revers!!
Ecout’mon pot! Je fais ce que je veux, mêm’ ce que tu veux pas!! Tu vois j’ai tous les droits. De gueuler, de mentir, de jouer les faux-culs. Et p’y tu sais... tu me lâche la grappe! Reste dans tes baskets! Tu t’occupe de rien! Te pends pas à mes basques, prends le large et tais-toi. Te crois pas obligé de m’suivre pas à pas.
Tu sais quoi? Tu changes de trottoir lorsque tu m’aperçois! Tu ne me connais plus! J’existe plus pour toi! T’es que l’ombre de l’ombre de c’que j’étais avant. T’as plus droit de cité! Tu vis en pointillé! Je t’ai désactivé. T’as plus de ram, t’as plus d’espace, ton disque dur est nase! Faut qu’tu changes d’octave, t’es plus au diapason! Cherch’pas à transposer, t’as même plus le son. J’te le dis gentiment! T’as grillé les fusibles, t’es plus branché, Monsieur. Et p’y joue pas les biches effarouchées! Je te l’ai jamais dit mais, t’as fini ton temps! Raccroches les wagons et repart au soleil !! Fais toi bronzer les fesses, oublies qui tu étais, ça te fera du bien!! Allez. Ciao pantin!!
- Pantin! Pantin! Pantin mon cul!! T’as pas dit l’autre jour qu’on se quitterait plus? Rien que toi, rien que moi, tu clamais à la ronde!! On t’entendais partout, tu le criais si fort que le voisin d’en face appela les pandors. T’as oublié tout ça ? Alors toi, mon cochon, t’as pas froid aux oreilles! Et maintenant tu fais ta gueule enfarinée! Tu reste bouche bée! T’as plus de quoi moufter? Qu’est ce tu dis? J’ai pas tout entendu? T’as perdu ton micro ou bien t’es à la masse? Mais reviens vite à toi avant que je ne fasse un foutoir pas possible dans ton planning de jour.
Pantin! Pantin! Alors t’as pas fini de m’avoir sur le râble! Je vais tanner ton cuir comme t’as jamais vu ! Je vais pourrir ta vie comme c’est pas permis ! Tu vas bouffer tes mots, hachés menu menu ! Tu vas gerber, p’tit mec! T’en auras à revendre de ma délicatesse! Tu pourras plus en prendre, t’en auras plein les fesses! Et puis là je viendrais tenir ton goupillon, te rappeler qu’sans moi tu n’aurais plus de nom. Moi qui t’as eu tiré cent fois de la mouise, moi qui t’as relevé quand tu avais ta crise. Qui t’ai pris par la main, remis sur le chemin? Tu mouftais moins quand tu étais à la ramasse. T’étais pouilleux, transis, t’avais plus de godasses, tu implorais de l’aide, tu demandais pardon, tu savais même plus m’appeler par mon nom.
Tu peux me regarder! Ouèh! Mais ne fais pas l’andouille. Si je n’eusse été là, t’aurais bouffer des nouilles. T’as compris maintenant pourquoi j’suis encor là ? T’as pigé le topo? J’en ai plein le béret qu’tu te prennes pour un autre, alors que tu sais bien que moi, je suis ton autre. J’ai pas l’air comme ça. J’suis ton alter-égo. Quand t’as peur c’est bien moi qui monte aux rideaux? Alors, baisse le ton ! Avale ta salive et considère enfin qu’si tu vis à ta guise c‘est parce que je suis là, te suivant en lousdé dans ce monde débile, te disant à l’oreille qu’à deux, c’est toujours plus facile.
Allez! Ciao !! On va rester copain jusqu’à la pleine lune... et après on verra s’il est bien opportun de faire route ensemble ou de changer de train."
Qu’est-ce qu’un camembert ?
Est-ce seulement cette forme oblongue à la peau veloutée qui enchante nos papilles et amuse notre palais ?
Il est fruit du terroir et de nos us antiques, symbole de notre ruralité, au même titre que la baguette de pain et le béret, il est un emblème national de nos appartenances ...
Mais au fait, un camembert n’est-il vraiment que cela ?
N’y a t-il rien d’autre que son aspect rustique et son goût sans pareil ?
Le camembert, tu sais, peut être porteur d’âme !
On s’évade avec lui, on part vers l’inconnu,
On découvre soudain ce qui fait sa noblesse,
On se prend à rêver de ces grands prés herbus
Où, enfants, nous courions cueillir des pâquerettes.
Un camembert, tu sais, te raconte à l’oreille
L’histoire du lait cru et de l’odeur des champs,
Il le dit doucement avec des mots chantants,
Mêlant à ses accents les rires de Mireille.
Un camembert ... un plaisir, un terroir, un poème ...
ET POURQUOI PAS UN ACROSTICHE ...???
Comme un vol de moineaux qui guette le printemps,
Avides de soleil et de plaisirs sylvestres
Même les citadins les moins paysanesques
Etaient partis fougueux vers les monts occitans.
Mêlant sens du terroir et esprit d’aventure
Bravant les canicules et les chemins rugueux
Enivrés par la quête du “Caprice des Dieux“
Recherchaient en tous sens dans les moindres pâtures
Ton âpre gout rustique, ton rugueux, ta douceur.
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Dialogue de sourds
Entre moi et moi
- J’en est marre.. marabout.. bout de ficelle.. celle de cheval.. cheval de course…
- Ah non! Tu recommences pas avec ton truc! C’est débile. On en a déjà parlé. Cherch’aut’ chose! De plus marrant, de plus brillant!
- Brillantissime ton discours. Rien à voir avec hier. Tu f’sais encore la gueule! Tu faisais les gros yeux. Tu t’es même coupé... en te rasant de prés.
Ah! Ah! Ah! Et si j’avais causé, tu m’aurais engueulé, traité de tous les noms!!! Oueh! Oueh! Tout comme ce p’tit gars qui te pompait le mou,porte de Clignancourt!! Il demandait trois sous pour ach’ter un croissant... ou un verre de blanc... je m’souviens plus très bien... mais tu l’as éjecté... tu l’as pas écouté... pas vrai?
- Comment tu sais tout ça! T’étais pas avec moi? P’y j’te demande rien, t’as qu’à fermer les yeux, ta grande gueule aussi. Hè! Tes commentaires aussi tu t’les mets là où je pense. Pfff! Qui m’a foutu un mec pareil. J’dois prendre sa main pour traverser la rue. J’lui montre le chemin, pour qu’il se perde pas, j’lui mon pull pour qu’il prenne pas froid et voilà qu’il profite pour me prendre à revers!!
Ecout’mon pot! Je fais ce que je veux, mêm’ ce que tu veux pas!! Tu vois j’ai tous les droits. De gueuler, de mentir, de jouer les faux-culs. Et p’y tu sais... tu me lâche la grappe! Reste dans tes baskets! Tu t’occupe de rien! Te pends pas à mes basques, prends le large et tais-toi. Te crois pas obligé de m’suivre pas à pas.
Tu sais quoi? Tu changes de trottoir lorsque tu m’aperçois! Tu ne me connais plus! J’existe plus pour toi! T’es que l’ombre de l’ombre de c’que j’étais avant. T’as plus droit de cité! Tu vis en pointillé! Je t’ai désactivé. T’as plus de ram, t’as plus d’espace, ton disque dur est nase! Faut qu’tu changes d’octave, t’es plus au diapason! Cherch’pas à transposer, t’as même plus le son. J’te le dis gentiment! T’as grillé les fusibles, t’es plus branché, Monsieur. Et p’y joue pas les biches effarouchées! Je te l’ai jamais dit mais, t’as fini ton temps! Raccroches les wagons et repart au soleil !! Fais toi bronzer les fesses, oublies qui tu étais, ça te fera du bien!! Allez. Ciao pantin!!
- Pantin! Pantin! Pantin mon cul!! T’as pas dit l’autre jour qu’on se quitterait plus? Rien que toi, rien que moi, tu clamais à la ronde!! On t’entendais partout, tu le criais si fort que le voisin d’en face appela les pandors. T’as oublié tout ça ? Alors toi, mon cochon, t’as pas froid aux oreilles! Et maintenant tu fais ta gueule enfarinée! Tu reste bouche bée! T’as plus de quoi moufter? Qu’est ce tu dis? J’ai pas tout entendu? T’as perdu ton micro ou bien t’es à la masse? Mais reviens vite à toi avant que je ne fasse un foutoir pas possible dans ton planning de jour.
Pantin! Pantin! Alors t’as pas fini de m’avoir sur le râble! Je vais tanner ton cuir comme t’as jamais vu ! Je vais pourrir ta vie comme c’est pas permis ! Tu vas bouffer tes mots, hachés menu menu ! Tu vas gerber, p’tit mec! T’en auras à revendre de ma délicatesse! Tu pourras plus en prendre, t’en auras plein les fesses! Et puis là je viendrais tenir ton goupillon, te rappeler qu’sans moi tu n’aurais plus de nom. Moi qui t’as eu tiré cent fois de la mouise, moi qui t’as relevé quand tu avais ta crise. Qui t’ai pris par la main, remis sur le chemin? Tu mouftais moins quand tu étais à la ramasse. T’étais pouilleux, transis, t’avais plus de godasses, tu implorais de l’aide, tu demandais pardon, tu savais même plus m’appeler par mon nom.
Tu peux me regarder! Ouèh! Mais ne fais pas l’andouille. Si je n’eusse été là, t’aurais bouffer des nouilles. T’as compris maintenant pourquoi j’suis encor là ? T’as pigé le topo? J’en ai plein le béret qu’tu te prennes pour un autre, alors que tu sais bien que moi, je suis ton autre. J’ai pas l’air comme ça. J’suis ton alter-égo. Quand t’as peur c’est bien moi qui monte aux rideaux? Alors, baisse le ton ! Avale ta salive et considère enfin qu’si tu vis à ta guise c‘est parce que je suis là, te suivant en lousdé dans ce monde débile, te disant à l’oreille qu’à deux, c’est toujours plus facile.
Allez! Ciao !! On va rester copain jusqu’à la pleine lune... et après on verra s’il est bien opportun de faire route ensemble ou de changer de train."