Sujet 1 : la syllabe
La panthermite se tapie, se terre, se prépare à l’assaut. Devant elle, un arbre gigantesque, aux branches comme des racines, comme planté à l’envers, un fier baobab. Elle se dit quel festin je vais faire, quel garde-manger, quel mirador !
Qu’il est beau, le chat ! Ses yeux sont verts, ses poils comme du feu, ses dents n’ont que du blanc, bol de lait cru. Moi, je suis le lion, fort et doux à la fois, face à lui. Je fais du poids mais pas trop, je suis grand mais pas trop. Je te plais le chat ? Car à moi tu plais tant, je t’en prie, ne fuis pas, je suis doux, je suis gay, je te prends ; hop ! tu es pris, c’est la vie. Et tu geins telle une oie, et tu pleures ! Puis tu ries, chat de la nuit, et tu te moques, c’est du beau !
Des hou ! J’ai si peur du loup que je fuis à fond la caisse. J’n’ai même pas joui !
Bon, je vais voir plus loin un aut’ chat, plus noir et plus gai. Na !
Sujet 2 : sardinausore
Le soleil lui cuit le dos, il lui faut de l’ombre, de la fraîcheur, du sang noir. Elle se nourrit de cellulose, de sève brute, de chair sombre, du sang noir de grand koudou ou laiteux de baobab. Déjà, la panthermite se repait du château de croûtes, des tours comme des cornes de gazelle, des palais éventrés, créneaux de dents, alignement de cotes desséchées que le soleil éclabousse. Elle rêve de morsures puissantes, d’os broyés, secs comme du bois mort, qui se brisent en esquilles, en brindilles, en poussière.
Elle grimpe au tronc puissant avec avidité, ses pattes s’agrippent à l’écorce brune, peau d’antilope aux pores fins où pénètrent griffes et mandibules. Elle s’élève pour mieux fondre sur sa proie, l’anéantir, la sucer jusqu’à la moelle, la réduire en cendre.
Mais l’arbre n’était qu’un mirage. Une illusion de festin. Alors la panthermite se tapie, se terre, et meurt de faim. Fin.
Panthère + thermite = Panthermite