marlène_______________________________________________
sujet 1 : Ecrire un courrier de motivation à un recruteur imaginaire pour un job improbable …
BJM Coumba
Grande place ombragée
ORAPA, Désert de Kalahari
BOTSWANA
Madame Paule Amploix
Agence du grand Nord
ROVANIEMI
LAPONIE
Objet : offre d’emploi n° XY-9-9 Le 6 février 2015
Madame,
Cela pourrait vous étonner vu mon lieu de résidence, mais cette offre m’intéresse au plus haut point. Je rêve, espère depuis tant d’années contribuer à un meilleur confort de mes congénères.
Je suis prête à partir découvrir ces immenses espaces immaculés de neige, ces mers gelées.
Je suis prête pour la formation et l’emploi de déménageur d’icebergs.
J’ai effectué plusieurs voyages en Tanzanie, au Kilimandjaro pour apprivoiser le froid, pour apprendre à construire un igloo. Je me suis bien engraissée également pour me protéger des températures très négatives. Juste ce qu’il faut. Je peaufine ma musculature en traînant des rochers.
Certes, déplacer des icebergs sur l’eau, c’est différent. J’ai déjà un plan de route, de voies d’eau plus exactement, pour en ramener chez moi. Nous manquons cruellement d’eau. Trop de gens meurent, le linge est mal lavé.
Je suis très motivée, Madame, pour ce poste.
On me dit courageuse, déterminée, volontaire, et glaciale, des fois. Vous voyez, ces montres de glaces ne me font pas peur. Dans mes rêves je les escalade. Je les aime tant !
Déménageur d’icebergs, le seul métier qui me fera me sentir utile. Que j’accomplirai sans rechigner, en chantant même.
Puisse cette lettre vous avoir convaincue que je suis la personne que vous recherchez, qui ne vous décevra nullement.
Dans l’attente d’une réponse positive, je prépare de ce pas ma valise.
Je vous prie d’accepter, Madame Paule Amploix, mes salutations distinguées.
sujet 2 : Réflexions d'un miroir de salle de bains.
La porte s’ouvre. Ha ! (joyeux). Va-t-elle se placer devant moi, se préparer pour sortir ?
La lumière sur ma surface plane, polie et réfléchissante me fait prendre tout mon rôle de réflecteur, de miroir. Cette optique géométrique est instantanée et je vois, entre autre face à moi dans cette salle bain avec cabinet de toilette, ce bout de papier scotché au mur carrelé. Une lettre d’Alfred de Musset à Georges Sand. Depuis le temps j’ai réussi à la déchiffrer. Un mode d’emploi, façon poétique, pour utiliser la cuvette des wc. Tu m’en diras tant !!!
Elle, la locataire de l’appartement, s’installe face à moi, se recoiffe. Heureusement qu’elle n’a pas cette même touffe sur la tête qu’aux creux de ses bras ; ça la chatouillerait sans cesse. Hi hi hi !
Elle se farde les lèvres, les animent pour étaler le rouge. Je prends cela pour des baisers qu’elle m’envoie. Ce que je préfère, c’est quand elle enduit son visage de beurre de cacao en terminant par des sourires, des mimiques pour entretenir sa peau. J’ai droit à des sourires et des belles grimaces, aussi.
Par contre je déteste, comme hier, quand elle me trouble avec l’éponge imbibée de produit et gratte les éclats de dentifrice secs. Là, je souffre. Heureusement action peu fréquente.
C’est déjà fini pour moi. Elle finira sa préparation dans la grande salle devant la psyché. Grrrr. Oui ! Je suis jaloux de ce grand miroir qui plus souvent que moi la contemple. Des pieds à la tête, puisque telle est sa fonction.
Moi c’est jusqu’au nombril, jusqu’au bas de sa chute de rein bien prononcée que je la mire. Si elle savait …
