Enseignant du "Oui" aux Ariégeois

patrick_______________________________________________ 

sujet 1 : Ecrire un courrier de motivation à un recruteur imaginaire pour un job improbable …



Madame, Monsieur,

Je fais référence à votre annonce parue dans la Gazette du 5 février dernier, concernant votre offre d’emploi de dresseur d’Ariégeois.

J’ai attentivement lu et relu le descriptif des tâches et je dois bien avouer que l’objectif d’apprendre le Oui à nos chers concitoyens, est un challenge à la hauteur de mes rêves les plus fous.

Comme vous pourrez le découvrir dans mon curriculum vitae, à partir de ma solide formation d’infirmier psychiatrique et fort de mon expérience de plus de vingt ans passée à apprendre le français aux Bretons, la notion de citoyenneté française aux Corses et d’acheteur compulsif aux Auvergnats, ma candidature me semble être tout à fait pertinente pour assumer cette nouvelle mission.

Je vous avouerais que l’idée de côtoyer quotidiennement des familles de Piquemal, Sentenac ou encore de Rouch me ravis. Je suis en stage Pastis, Chasse, Pèche depuis maintenant six mois afin de pouvoir m’infiltrer au sein de cette tribu d’irréductibles.
Aussi apprendre à dire Oui à l’Ours, à l’aéroport de Saverdun, au passage du Tour de France, au Parc naturel, à la déviation d’Ax , à l’Europe à nos population ariégeours sont autant de défis qui illuminent mon futur professionnel.

Je vous propose donc de pouvoir vous présenter mon plan d’actions lors d’un entretien que vous voudrez bien m’accorder à votre meilleure convenance dans l’Ariégistan, soit au sud du tunnel.

Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs.


Patrick Ben Ouioui.


sujet 2 : Réflexions d'un miroir de salle de bains.

Né en Chine, arraché à ma famille, j’ai dû faire un long voyage en containeur pour être posé sur un linéaire d’un magasin spécialisé en bricolage, au beau milieu d’une zone commerciale impersonnelle d’une banlieue d’une grande ville.

J’ai pu me voir dans le reflet de mon voisin et je dois bien reconnaître que mon image me plut. Une grande bouille ronde ornée d’une décoration en plastique bleue mer du sud du plus bel effet, devrait me permettre de ne pas user ma jeunesse sur cette étagère.

Alors j’imaginais un jeune couple me choisissant pour trôner au milieu du mur de leur salle de bain de leur premier appartement, juste au dessus de la double vasque. Elle coquette, passant des heures à se maquiller, s’épiler, se brosser les dents, se brosser les cheveux en me fixant pour contrôler d’un œil de midinette le résultat de ses actions. Lui se rasant, se coiffant et parfois même bombant le torse et bandant ses biceps, se prenant pour Monsieur Muscle pour lui plaire.

Mais voilà, des jeunes couples il n’y en avait pas tellement et les rares que je voyais me préféraient mes cousins plus zen, plus design, ornés de bois.
Ceux qui me prenaient en main avaient des cheveux blancs, des rides plein le visage et un sourire faisant place à un dentier de mauvaise qualité. Au lieu de me contempler, ils regardaient tous mon prix et disaient à haute voix que mon rapport qualité prix n ‘étaient pas bon, avant de me reposer brutalement sur mon étagère, au risque de me briser.

Et puis un jour, ce fut le cauchemar. Une paire de garçons chahuteurs, ayant échappés à la surveillance de leurs géniteurs,  m’empoignèrent  comme un frisbee et me firent voler au milieu de l’allée avant que je me pulvérise façon puzzle au pied du rayon des lunettes de wc. Alors un chef de rayon ordonna à une vieille dame de me ramasser et de bien me trier de façon sélective afin me recycler.


Et c’est comme cela que je pu ressusciter en miroir pour rétroviseur et en brosse à dent en plastique.  



PENSÉE DU MOIS

PENSÉE DU MOIS