AEV09 : Panthermite

Sujet 1 : la syllabe

Qu’il est beau, le chat ! Ses yeux sont verts, ses poils comme du feu, ses dents n’ont que du blanc, bol de lait cru. Moi, je suis le lion, fort et doux à la fois, face à lui. Je fais du poids mais pas trop, je suis grand mais pas trop. Je te plais le chat ? Car à moi tu plais tant, je t’en prie, ne fuis pas, je suis doux, je suis gay, je te prends ; hop ! tu es pris, c’est la vie. Et tu geins telle une oie, et tu pleures ! Puis tu ries, chat de la nuit, et tu te moques, c’est du beau !
Des hou ! J’ai si peur du loup que je fuis à fond la caisse. J’n’ai même pas joui !


Bon, je vais voir plus loin un aut’ chat, plus noir et plus gai. Na !


Sujet 2 : sardinausore


La panthermite se tapie, se terre, se prépare à l’assaut. Devant elle, un arbre gigantesque, aux branches comme des racines, comme planté à l’envers, un fier baobab. Elle se dit quel festin je vais faire, quel garde-manger, quel mirador !
Le soleil lui cuit le dos, il lui faut de l’ombre, de la fraîcheur, du sang noir. Elle se nourrit de cellulose, de sève brute, de chair sombre, du sang noir de grand koudou ou laiteux de baobab. Déjà, la panthermite se repait du château de croûtes, des tours comme des cornes de gazelle, des palais éventrés, créneaux de dents, alignement de cotes desséchées que le soleil éclabousse. Elle rêve de morsures puissantes, d’os broyés, secs comme du bois mort, qui se brisent en esquilles, en brindilles, en poussière.
Elle grimpe au tronc puissant avec avidité, ses pattes s’agrippent à l’écorce brune, peau d’antilope aux pores fins où pénètrent griffes et mandibules. Elle s’élève pour mieux fondre sur sa proie, l’anéantir, la sucer jusqu’à la moelle, la réduire en cendre.
Mais l’arbre n’était qu’un mirage. Une illusion de festin. Alors la panthermite se tapie, se terre, et meurt de faim. Fin.



Panthère + thermite = Panthermite

AEV09 : le Dromadairepaon


Sujet 2 : sardinausore

Au fin fond du Sahara vit un animal extraordinaire, le Dromadairepaon.

Fier sur ces longues pattes, bosse gonflée de désir, regard scrutant l'horizon, pendant la parade nuptiale, ils deviennent l'attraction de la région.

les Dromadairepaons étalent leurs plumes de leur queue en éventail. Hypnotisé par ces couleurs extravagantes, tout être vivant ressent, soudain, une paix intérieur. Leurs braillements deviennent des mélodies langoureuses.

Commence alors une étrange danse ou animaux et humains rentrent en transe.

Plusieurs jours durant, les Dromadairepaons influent un souffle harmonieux sur cette région d'un autre monde.

AEV09 : En route pour Blois

Sujet 1 : la syllabe


Elle vient ou pas ? Il veut qu’elle soit là, moi non. Elle geint, ne voit pas plus loin que ses pieds et se perd au bois. 
Bon, tant pis ! On se rend à Blois en Fiat via Creil et Dreux. Il pleut, pas de bol. Puis si du coup, moins de gens là-bas. 

J’ai vu Paul ces jours-ci. Il va mieux qu’au mois de juin, mais broie du noir le soir, seul. 
En fait, pas mal du tout ton nu sur fond gris. Ouais, bien !
Tu as faim ? Tiens un bout de pain et bois de l’eau.
Oh, que ça pue ! ça vient du champ d’en bas. Ne ris pas. 
Ouf ! On y est, cool. 

Eh ! Shouf les fleurs sur le bord. Des lys je crois ; ça sent bon.
Un daim fuit et au loin le cerf rait, un âne brait. Je ne vois que des pas d’ours dans la boue. Brrr, ça fait froid dans le dos.
Plus de bruit. J’ai froid puis chaud. Je sue, prends sur moi et vaincs ma peur par ces notes : si mi la ré si sol do fa, si mi la ré si sol do fa * la la la la la la la   sol do fa.
Jo craint la fin du jour.
Cat, Jo, la nuit vient. On part chez Max et Dom à Tours.


*extrait de la Petite cantate de Barbara

AEV09 : le dahulotte

Sujet 1 : la syllabe


- Oui, je dis oui. 
- Oui à quoi, à qui ? 
-  Pas à quoi, mais à qui. A toi Vee, je dis oui pour la vie. 
- Ah, ben moi aussi, alors je te dis oui.
- Bien mais au fait, tu me dis oui, mais tu peux me dire non si tu veux.
- Oui mais je veux te dire oui.
- Pour la vie, Vee ?
- Oui, moi c’est pour la vie.
- Et donc, le non part pour de bon ?
- C’est ça. Pas de non chez nous, que des oui.
- Je n’ai pas peur. Que des oui, plus de non et pour des ans et des ans, ça c’est trop bon.
- Et oui, tu l’as dit, c’est trop bon. A mort le non. Pour nous c’est oui pour la vie et tant pis si c’est long, c’est si bon de dire oui.
- Mais, tu sais qu’ici on dit plein de non. Non à ça, non à ci, c’est bien dur d’ouïr des oui. N’as-tu pas peur, Vee de tous ces non ?
- Pas du tout, car je sais leur faire dire oui.
- Ah bon ?
- Il n’y a qu’à leur dire oui, dès qu’ils sont nés et ils ne disent plus non. Crois moi, foi de Vee.
- C’est çà. Fuis le non, ma mie. Fuis ce mot qui n’est pas beau. Qui peint en noir ta vie et crie par monts et par vaux : OUI. Oui à la vie, oui à Vee, oui à toi, oui à moi, va en paix et à la fin ris.




Sujet 2 : sardinausore


Dans nos montagnes vivait il y a très longtemps le dahulotte.

Il vivait dans les Alpyrénées, en haut des estivalpages et ne sortait que la nuit grâce à sa vue parfaitement adaptée à la lumière nocturne.
Très reconnaissable du fait de son cri, le dahulullement (hou hou), il pouvait tourner sa tête à 360°, ce qui le rendait une proie difficile à chasser pour ses prédateurs.
Parfaitement adapté au relief il avait les pattes avant et arrière gauche plus petite que celles de droite pour les mâles et l’inverse pour les femelles. Ainsi les mâles marchaient toujours à flanc de montagne vers la droite, alors que les femelles allaient à droite. 
C’est pour cela que l’on dit que le dahulotte passe et rapace.
Ce ruminant nocturne, si souvent chassé par les urbains, n’a jamais pu être pris en photo, mais son bec courbe était parfaitement adapté pour qu’il mange de l’herbe mais aussi des baies et des feuilles.
Si cet animal semble ne plus vivre dans nos montagnes, le gouvernement a un projet de réintroduction du dahulotte.
Des opposants manifestent déjà leur refus de pouvoir croiser cet animal mythique.

Toute ressemblance avec une situation ayant déjà existée est absolument volontaire.

AEV09 : Impalamentin

Sujet 1 : la syllabe

les mots qui d'hab' me sont  familiershop....se sont " vo- la- ti- li- sés"....
Je sais.... que tu es moi et que je suis toi. Mais rien ne me vient. Alors, je vais te dire à ce soir. Chante....chante....toi aux yeux si doux, à la voix si tendre....... C'est si bon de t'en- ten- dre !



Sujet 2 : sardinausore

C'est la savane, l'atmosphère est lourde et humide, l'impalamantin  au milieu d'herbes, de buissons.....l'oreille tendue...l'odorat reniflant il avance de ses yeux perçants.

Calme, discret, plutôt  solitaire, loin delà...un chant s'élève comme sortant d'un accord pincé et mélodieux  d'une lyre qui résonne.

Le lamantin alors s'est rapproché.... il a confié  sa lyre en forme de corne à ce beau mâle qu'est l'impala.




AEV09 : Belugazelle

Sujet 1 : la syllabe


Un jour de juin, Lou vint me voir et me dit :

« - Oh mon Dieu ! Je crois bien que je perds des mots.

- Ah bon ? lui dis-je d’un ton niais. Et, que fais-tu donc pour ça ? Tu les sèmes ? Mieux … tu les vends ? Mais à qui ? Ha, ha, ha !!! Il n’y a que des trucs trop « pop » dans ta vie !!! L’autre jour, c’est ton ûd qu’on vole dans ton van bleu. Une autre fois, c’est ta frise d’ures qui  tombe dans le spa. Il y eut tes skis blancs qui coulent dans le lac, le mec qui prend ton lot de mil pour des nems, le sot … Et j’en passe … Dans le fond, c’est quoi  ce qui te prend le chou ?

- Je ne sais pas, dit Lou en kilt rouge, blême et pas au top du tout. Je ne sais pas. Juste, ils s’en vont je crois. Je n’ai plus un seul grand mot. En tout cas, je ne les dis plus. Ils sont coin____ là. Et pff. Ca ne sort pas. Et je me sens toute nue sans tous mes mots.  »

Ce n’est pas vrai ça, me dis-je en moi-même ; elle est un peu ouf, la pauv’. Et puis est-ce très grave en fin de compte ? Mais elle qui aime les beaux mots, elle va, pour sûr en av___ gros sur la pa_________. Oh la ! Qu’est-ce qui se passe là ? Où sont mes longs mots ? C’est un gag …

«  -Lou ! Au se____ !!!! Pst ! Ce n’est pas cool du tout ça. Qu’as-tu fais ? C’est un sort ! Un sort que tu jètes à ta pote ? Tu oses ? …. Ou pire ? Un vol  …. Ou bien est-ce un mal qui passe de l’un à l’autre ton truc ? Comme ça ? De gré à gré ? Hic …

- Heu … Je ne sais pas, fit Lou. Je ne crois pas. Mais, en vrai, je n’en sais rien. Tu es la seule âme à qui j’en ai dit un mot. Les aut’ n’ont rien vu. Rien dit. Et moi, j’ai su que …. que quand je n’ai plus pu dire que des pas grands mots. Les grands mots, ils sont bien là, dans ma bouche mais pas moy___ qu’il en sort un seul. Oui ! oui. Je sais que ça ne se dit pas com’ ça. Je sais bien que c’est une faute. Mais que faire, hein ?! …. C’est nul. Nul de chez nul. Et c’est trop dur pour moi. Je crois être dans un ruz. Je suis si trist'. J’aime tant les beaux grands mots ! Mer___de !!! Je hais ça. C’est un sac. Un crime. Pff !! Je te le dis : ce n’est pas gai de ne pas peut dire de longs mots …. ou de ne faire que des fautes. Comme là.  Bouh, hou, hou !!! Je me sens à huis clos dans ma tête. Un zek je suis, tiens ! Stop !!!!! J’en ai marre. Je peux trop peu. J'en peux plus. Ce n’est pas de pot quand même. Tu sais quoi Kim ? Comme j’ai les mots-bots et que je suis, à mon grand dam, dans la broue je me dis : peut-on choir plus bas ? Ca ne veut rien dire ??? Bouh, hou, hou (bis)… Je me rends. J’en ai … ras le bol.  Du coup, je crois que je vais au Puy boire un coup au bar bio du beau Bob qui est psy et coupe-tif au____.  Bon !!  J’y vais. Je suis bonne pour un coup de rob. Oui. C’est beurk ‘Cré nom de Dieu. Oups !!! Je jure ….  Zut à la fin. Bye les gens. Je pars. Zou ! » dit Lou. 


Petits mots « nouveaux » 
ûd : instrument oriental
ure : syn. auroch
ruz : bassin de réception d’eaux torrentielles
zek : détenu d’un goulag
broue : mousse, écume
rob : suc de fruit épaissi


Sujet 2 : sardinausore


Le Belugazelle, animal mythique révélé dans les récentes traductions de tablettes d'argile mésopotamiennes, dont personne ne pensait qu’il existait, a été observé le 17 mai dernier dans le delta de l’Okavango qui, comme chacun le sait, se déverse dans le désert du Kalahari.
L’animal blanc immaculé observé en mai dernier par un touriste randonnant en solitaire se trouvait à proximité du rivage et « nageait à très faible vitesse et semblait ‘prendre son temps’ ; il avait la tête et la queue hors de l’eau et semblait tout droit sorti d’un grimoire » rapporte l’homme encore stupéfait. 
Sa présence corrobore donc les légendes sumériennes dont le récit a été littéralement gravé dans l’argile en  2 800 avant notre ère. Les fragments récemment traduits parlent  d’un spécimen unique et bienfaisant en ces termes « le ghazal  blanc aux yeux d’onyx traverse l’océan souterrain d’où jaillissent les sources d’eau douces plus vite que le vent. Sa vie n’a pas de fin et il possède des pouvoirs magiques donnés par Eà. »
Cette observation est une toute première mondiale. En effet, le dernier « humain » ayant observé ce splendide animal serait le héros babylonien  Enumapsû il y a plus de 5 000 ans si l’on en croit les tablettes.  
La photo qui fait le tour du monde.
Malgré sa stupéfaction, le touriste a réussi à faire une photographie de qualité moyenne mais qui permet malgré tout de voir distinctement le Belugazelle. Dans les jours suivants l’annonce de cette incroyable observation, les rédactions du monde entier ont proposé des sommes astronomiques pour en obtenir l’exclusivité ; toutefois le randonneur se dit avoir été immédiatement « touché par la grâce » et a choisi d’offrir son unique cliché à l’Humanité entière et confiait « je n’ai pas besoin d’argent. Je suis l’homme le plus riche du monde désormais. »

Il semblerait que la légende soit donc fondée : le Belugazelle posséderait bien le pouvoir magique d’offrir la sagesse et la sérénité à quiconque arrive à le voir. 


AEV09 : haiku

A partir de la photo ci-dessous, choisissez soit d’écrire soit un haiku* 
soit un petit texte racontant ce qu’elle vous évoque.



Printemps sur l’étang
Bidon jaune et vert posé
Radeau de l’oiseau.
B.
___________________________
Apaisant et rageant
Sérénité et colère
Calme et tempête 
Dans ma tête
Pourquoi cette photo ?
L’Homme pas écolo.
Harmonie des couleurs
Pour accompagner la douleur.
M.
___________________________
L’homme aime la nature ?
Je ne crois pas car il tue
Tout sauf les bidons.
V.
___________________________



PENSÉE DU MOIS

PENSÉE DU MOIS