AEV09 : John et Claire

SUJET 2 Michel Berchette

John et Claire habitent une petite maison à la sortie du village. Ils succèdent à Aurélie qui est partie rejoindre son mari. John et Claire vivent en parfaite harmonie, en confiance, et c’est pour cela que le mari a la tâche –et le plaisir- d’ouvrir tout courrier. Ce matin trois lettres et un. 
Un timbre attire son attention. Tiens une lettre du Brésil, ça doit être John qui relate son concours de parachutisme à Jaboatao.

« Ma chérie tu as eu raison de m’écrire. Moi je n’osais pas après tant d’années et ce qui s’est passé. Ta première grossesse, c’est formidable. »

Là, John s’arrête de lire et regarde le destinataire sur l’enveloppe.

- Oh my Go my God !!

- Papy qu’est-ce qu’il y a, lui demande sa petite fille bilingue ? Non pas par curiosité, mais pour déterminer l’importance de ce message John avait déjà repris la lecture tandis que la petite et sa mamie le rejoignaient.

- Oh my God !!! Le visage de John s’assombrissait au fur et à mesure les yeux rivés sur cette lettre à l’écriture appliquée. C’est donc ça, ce regard lointain qu’avait Aurélie. Malgré le bonheur de porter un enfant, elle était inlassablement triste. Tu te rappelles Claire je t’avais fait la remarque.

Il faut impérativement lui faire parvenir cette lettre de son père. J’irai voir le facteur. Non le directeur de la poste en personne. Son suivi de courrier est arrivé à terme, et à cause de la provenance et de la grève des compagnies aériennes, cette réponse est arrivée après le délai de suivi de courrier.

Oh my God  my God !! John  n’a pas le courage ni l’envie de poursuivre la lecture jusqu’à la fin, et
tend la lettre à sa femme. 

Le mari d’Aurélie est militaire en Afrique. Pourvu qu’il n’ait pas été encore muté, dit Claire. 22 ans, tu te rends comptes, 22 ans qu’ils ne se parlaient  plus.


C’est une très bonne initiative de lui avoir écrit pour cette occasion. Elle doit l’attendre cette réponse, se morfondre. Et c’est pas bon dans son état. La petite Laure qui a suivi toute la conversation sans mot dire, et au vu des visages de ses grands parents, comprit que la situation était grave urgente. Elle agrippa les mains de papy et mamie. Claire celle de John restant libre, et, ainsi unis ils firent le vœu que la lettre parvienne à Aurélie avant que son bébé vienne.

PENSÉE DU MOIS

PENSÉE DU MOIS